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Friday, August 7, 2020

Economie | Consommer local : un marché à conforter - Est Républicain

jengkolpasar.blogspot.com

Vendredi, jour de marché. Des semaines de confinement, les craintes de s’aventurer dans les grandes surfaces ou, tout simplement davantage de temps pour soi, ont généré une esquisse de tendance à vouloir consommer plus local. Le marché couvert de Verdun n’y a pas fait exception malgré une légère baisse de fréquentation constatée. « On a tourné deux mois au ralenti depuis la levée du confinement », constate Claude Giardino, cafetier aux abords de l’enceinte, évoquant la crainte potentielle des clients ou un sens de circulation - peut-être - un brin rigide vis-à-vis d’autres structures proposant des produits de bouche. « Nous avons des mesures barrière qu’on ne trouve pas dans les hypermarchés », complète Jérôme Fontaine, qui vend sa production locale au cœur du marché, estimant que cela serait de nature à rassurer les consommateurs.

Fidélité de la clientèle

Et ce vendredi, des clients il y en a, « dont certains qu’on ne voyait plus et qui deviennent plus réguliers », appuie ce producteur du Nord meusien. Des semaines de confinement auraient germé une tendance qui ne serait pas qu’une irruption passagère ? Primeur, Alain Jeannin le croit. «  On a joué le jeu durant cette période et les clients le jouent aussi. Ils nous suivent  ». Constat identique chez un autre primeur, Anthony Houdelet, pour qui « les clients achètent plus français et plus local » et qui confirmerait la tendance d’un nouvel essor… sauf en ce qui concerne le marché de Verdun. « Mais à la campagne, les gens ont un jardin. ça peut expliquer une baisse de fréquentation aussi », tempère Jérôme Fontaine.

Plus enthousiaste, Cédric Mania, de La maison du terroir, estime être « un des grands gagnants du confinement. Il y a un vrai regain de clientèle ». La raison ? « Les mesures sanitaires mises en place ici les ont rassurés. Ils ont goûté nos produits et ont sans doute été conquis. »

Retour à l’essence ordinaire

Néanmoins, d’autres producteurs présents nuancent cette idée d’une véritable tendance locavore. « Pendant le confinement, c’est certain. Mais on pensait faire de nouveaux clients », glisse-t-on du côté de la famille Legrand, producteur de fruits et légumes. Perrine Girsch, maraîchère, œuvrant auprès de Benoît Marchand, achèvera l’estompe. « Les gens avaient davantage le temps de cuisiner durant le confinement. Aujourd’hui, c’est sans doute moins le cas. » Là, où rythme de travail et liaisons pendulaires imposeraient une autre manière de consommer.

Contrairement aux idées reçues, de nombreux producteurs présents au marché couvert ont conservé des prix à l’identique. Photo ER /Frédéric MERCENIER

La balance des prix

En guise d’explication, d’aucuns évoqueraient une inflation des prix pour expliquer un reflux de la clientèle. « À TF1 il y a deux jours, ils parlaient d’une hausse de 40 % », se désole Alain Jeannin qui assure ne pas avoir augmenté les siens, optant pour une augmentation du tonnage pour assurer sa marge. Roman, fidèle client du marché, constate également des prix contenus en parcourant les étals. « Dans les magasins spécialisés, oui les prix ont augmenté mais pas au marché ». Pourtant, certains l’assurent, ils ont été contraints de le faire afin de rattraper leur marge. « Mais les clients le comprennent », assure Jérôme Fontaine, appuyé par Marion, une cliente croisée quelques étals plus loin… « Je préfère consommer des produits locaux et si hausse des prix il y a, elle me paraît justifiée dans le contexte ».

Les clients apprécient de pouvoir discuter avec les producteurs. Photo d’archives ER /Frédéric MERCENIER

« Les clients apprécient la traçabilité »

« On est bien content que vous soyez là ». Des adresses de ce type, le magasin Brin de Paille, jouxtant le marché couvert, avoue en recevoir quotidiennement. Ouvert depuis le 1er  avril , le magasin de producteurs craignait pourtant que l’affaire ne se finisse en queue de poisson. « Mais globalement, ça va. Les gens accueillent bien le magasin », explique une productrice préposée ce jour à l’accueil. « Les clients sont contents de discuter avec les producteurs. Ils apprécient de connaître la traçabilité », appuie-t-elle. De là, à dégager une véritable inclinaison locavore dans les habitudes de consommation, les choses se complexifient. « C’est difficile de dégager une tendance. On passe d’une période exceptionnelle qu’était le confinement à une autre que sont les vacances estivales ».

Véritables créneaux du magasin, le bio et la proximité ont-ils un prix ? « J’ai deux sons de cloches », poursuit-elle. « Certains nous trouvent plus chers et d’autres moins chers. Mais il faut peut-être davantage communiquer sur les prix. Expliquer aux clients ce que nous produisons et comment nous produisons », esquisse-t-elle pour pouvoir affermir une évolution pérenne.

J-B.M

Les mirabelles ont trouvé leur place sur les étals. Photo ER /Frédéric MERCENIER

Les mirabelles en invité d’honneur du marché

Sur la palette des couleurs du marché couvert, le jaune prédomine. Les mirabelles issues des vergers de producteurs locaux s’invitent en masse sur les étals. Après une bonne semaine de récolte, les prix sont déjà relativement bas. Comptez généralement entre 2 € et 2,50 € le kilo. En cause, une quantité très importante, trop importante. « C’est une catastrophe », commente-t-on du côté de la famille Legrand, producteurs à Châtillon, qui se console en évoquant la qualité d’une mirabelle « très sucrée depuis le premier jour. » Un produit vanté par les producteurs comme gustativement intéressant en dépit d’un petit calibre expliqué par un manque d’eau.

J-B.M




August 08, 2020 at 10:10AM
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